Bernadette Escaffre

Fascinant et déroutant : on pourrait d'abord qualifier ainsi le dernier livre de la Bible.

Interpréter son titre comme synonyme de catastrophe est bien le signe qu'on peine à le comprendre, puisque le sens originel du terme signifie révélation. Mais révélation de quoi ? De l'avenir ? C'est là prêter à Jean, son auteur, des intentions qu'on ne peut découvrir qu'en situant l'ouvrage dans une littérature qui plonge de profondes racines dans l'Ancien Testament. Alors, le livre, tout en demeurant fascinant, s'illumine. De l'intérieur. Non en projetant sur lui des angoisses ou des utopies que lui attribue une humanité incrédule et pourtant en besoin inavoué de salut.

Le but de ce parcours ne consistera donc pas à offrir le trousseau des clés - à supposer qu'il existe - qui ouvrirait chacune des visions du voyant de Patmos. On peut le concevoir comme une initiation, une mise en route, pour percevoir ce que peut encore dire à l'Eglise - car c'est à l'Eglise que le livre s'adresse, non aux curieux en quête de secrets ésotériques - l'ouvrage qui clôture les Ecritures au moyen desquelles Dieu parle à son peuple, pour qu'il y trouve la nourriture dont il a aujourd'hui besoin dans son exode vers le ciel nouveau et la terre nouvelle dont la Résurrection du Christ a jeté la semence. Que se rassurent cependant ceux qui cherchent l'exotisme. Ils ne seront pas déçus.